Prix de thèse 2024 de l'AFDC
Le jury de l'édition 2024, présidé par Agnès Roblot-Troizier et composé de Xavier Bioy, Anne-Laure Cassard-Valembois, Véronique Champeil-Desplats, Bertrand-Léo Combrade, Pierre-Yves Gahdoun, Charles-Edouard Sénac et Caterina Severino, a primé la thèse de Mme Ninon Mathieu sur "L'habeas corpus" soutenue le 4 décembre 2023 à l'Université Paris Panthéon-Assas sous la direction d'Elisabeth Zoller.
En attendant sa parution prochaine dans la collection "Bibliothèque constitutionnelle et de de science politique" des éditions LGDJ-Lextenso, la remise officielle du prix a eu lieu le 27 novembre à 17h30 à l'Université de Lille.
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L’Association française de droit constitutionnel, en partenariat avec l’éditeur Lextenso / LGDJ, propose pour la première année le « Prix de thèse de l’Association française de droit constitutionnel » dont la remise aura lieu en octobre 2024.
Pour cette première édition, si vous avez soutenu une thèse, en lien avec le droit constitutionnel, entre le 15 juin 2023 et le 15 juin 2024, vous pouvez candidater à l’adresse suivante jusqu’au 5 juillet 2024 : prixthese.afdc@gmail.com.
Les candidatures devront comprendre :
- Une version électronique de la thèse au format PDF.
- Le rapport de soutenance, attestant de l’obtention du doctorat.
- Un résumé de la thèse (maximum 10 000 signes, espaces compris).
- Une lettre de candidature d’une page signée permettant d’établir le rattachement de la thèse au droit constitutionnel.
Jean-Pierre Machelon nous a quittés le 2 octobre 2022
Le nom de Jean-Pierre évoque pour moi, avant tout, les grands moments d’une amitié faite de confiance et d’estime réciproques. Je voudrais parler ici de l’ami, plus tard il sera temps d’évoquer le professeur, l’auteur à multiples compétences, le directeur du Centre Maurice Hauriou et le doyen de sa chère Faculté. Le souvenir de nos première rencontres me replonge dans la période où il était directeur adjoint du département SHS du CNRS, dirigé par André Kaspi, et où je suis resté un an, chargé de mission pour la Commission 35. Je l’ai observé et admiré dans ce petit « conseil des ministres » hebdomadaire qu’André Kaspi conduisait avec une autorité naturelle assaisonnée d’humour. La parole était libre et le professeur Machelon ne s’en privait pas, tant pour ce qui concernait le droit que pour les autres disciplines (comme on nous y invitait). Il montrait les qualités que nous lui connaissons : clarté, rigueur de la pensée, écoute bienveillante d’autrui. J’y insiste : une disponibilité non feinte envers les autres, même dans le désaccord. Qualité rare !
Une fois que j’eus donné ma démission, pour écrire L’Individu effacé qui me tourmentait depuis sept ans, nos conversations et déjeuners ont souvent porté sur l’un de ses domaines d’intérêt : l’histoire de la pensée politique. Son petit livre de jeunesse, sur De Lolme (auteur trop peu lu des Français) ne me quitte pas. De mon côté, avant de publier ou après avoir publié, j’attendais toujours son avis et j’admirais, là encore, son coup d’œil.
Jean-Pierre avait un goût de la langue française dont l’exemple reste pour moi unique en son genre, et précieux. On pouvait discuter sur un mot, une phrase, un adverbe parfois. Certains laisseraient entendre qu’il était maniaque, je dirais simplement qu’il avait le respect du lecteur. Comme le dit Blaise Pascal, il existe des endroits où il faut écrire « Paris » et d’autres « la capitale de la France ». Aussi les textes de l’auteur Machelon étaient passés au rasoir de l’esprit critique et autocritique, ils me frappent par la plénitude du contenu, autant que par l’art, à certains moments, de la litote.
On peut lui appliquer ce que m’a dit un jour le rédacteur d’une grande revue de sciences sociales, sur l’un de mes textes : « Aujourd’hui, on n’écrit plus comme cela ». Nous étions fiers, Jean-Pierre et moi, de persévérer. Je pense par ailleurs, - mais c’est à d’autres de le dire - qu’il était de la grande école des publicistes français.
Comment ne pas songer à ce séjour à Washington, où il a organisé, avec son ami Charles-Philippe de Vergennes, un colloque sur L’Amérique, l’Europe, les Lumières (désormais publié), en dialogue avec la Société des Cincinnati, laquelle nous a merveilleusement accueillis dans la demeure-hôtel de style Old America qu’elle propose aux chercheurs ?
Jean-Pierre n’aurait pas aimé que je sois long à son propos. Je termine en disant que, au fond, il était non seulement un esprit républicain et libéral authentique, mais aussi le membre d’une cité invisible qui souffre du monde terrible dans lequel nous semblons entrer : la cité civilisée.
Lucien JAUME
L'AFDC est membre de l'Association internationale de droit constitutionnel IACL / AIDC
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